Nous avons en même temps la pandémie et la guerre. Et l’élection présidentielle en France durement impactée par ces deux catastrophes. Cette situation n’est pas sans rappeler l’année 1918 où la fin de la première guerre mondiale voit apparaître la pandémie dite de la grippe espagnole. La guerre a fait 9,5 millions de morts ou de disparus et la pandémie plus de 50 millions. Aujourd’hui la situation est différente en terme d’effectifs touchés mais nous ne savons pas à vrai dire où nous allons.
Concernant l’épidémie, l’OMS annonce plus de 6 millions de morts en déclarant que ce chiffre est probablement sous-évalué d’autant plus que nous n’avons pas de données sérieuses concernant les pays sous-développés qui n’ont pas d’appareil statistique fiable. Quatre choses restent préoccupantes alors que nous sommes au creux de la cinquième vague et que toute la population a envie de revenir à une vie normale :
- Un nouveau sous-variant vient d’apparaître : Oméga ba2 encore plus contagieux (30%) que le précédent ba1, lui-même plus contagieux que le Delta. Il se propage rapidement. On comptait déjà 57 % des contagions de ces derniers jours en France provoquées par ba2. Une sixième vague se profile. La cinquième avait entraîné la mort de 18 000 personnes sans qu’on en fasse grand cas. Que va-t-il se passer alors?
- La Chine est touchée par ce variant ba2. Comme elle a pratiquée avec succès une politique de strict confinement, les chinois n’ont pas été très contaminés. Est-ce que cette fois-ci le confinement qui se met à nouveau en place sera suffisant pour contenir ce virus hyper-contagieux ou sera-t-il débordé ? C’est 1,4 milliard d’habitants qui sont menacés. Déjà les conséquences sociales et économiques se font sentir. Cela peut changer la donne.
- La vaccination mondiale, seule protection possible de masse, n’est pas à la hauteur. Le refus de levée des brevets concernant les vaccins anti Covid ne s’est pas faite au nom des intérêts du capital. Et les peuples non vaccinés sont autant de sources possibles supplémentaires d’émergence de nouveaux variants dangereux.
- Quoiqu’il en soit, les dégâts sociaux et économiques au niveau mondial sont déjà là. On n’a pas fini d’en mesurer les conséquences.
Concernant la guerre en Ukraine, elle est une folie totale : en 4 semaines, des milliers de morts civils comme militaires, ukrainiens comme russes, 10 millions d’Ukrainiens déplacés, 2,5 millions d’exilés, des conséquences économiques incommensurables ; on craint des famines dans le tiers-monde, une récession, la crise économique et l’inflation dans les pays européens. La pénurie énergétique est aggravée et la crise climatique oubliée. Et bien des risques de cette guerre sont encore sous-évalués : le risque nucléaire, l’usages des nouvelles armes et les morts et blessés à venir. Les conséquences à moyen et long termes sont déjà prévisibles :
- Augmentation générale des budgets militaires qui seront forcément pris sur les besoins humains comme les services publics, la protection sociale, le niveau de vie.
- Déjà l’Allemagne met 100 milliards pour son réarmement. La Suède et la Finlande envisagent de sortir de leur neutralité. Idem pour le Danemark. Les marchands d’armes vont faire fortune…
- L’arme nucléaire va prospérer à nouveau.
- Les pouvoirs politiques vont aller vers plus d’autoritarisme. L’extrême-droite risque de se renforcer partout.
- L’Europe va se tourner vers une militarisation et le modèle fédéral risque de prendre le pas sur la liberté des peuples. Le capitalisme en sera le grand bénéficiaire.
- Et déjà comment allons-nous réparer tout ce que a été détruit alors que peut-être la guerre ne fait que commencer ?
- Et je n’ai même pas ici encore évoqué les souffrances humaines.
Voici donc la situation nouvelle.
Quant à l’élection présidentielle, on sent que Macron va être réélu par tacite reconduction. J’ai écouté son programme en matière de santé et de protection sociale, ce qui nous intéresse particulièrement dans cette revue. Il n’y a rien de positif. Régression des droits sociaux, retraite à 65 ans en attendant plus, baisse du niveau de vie, rien pour l’hôpital, pour l’accès au soins, la prévention, la démocratie sanitaire.
Il reste à se mobiliser pour la santé et la paix. Et affirmer par là-même que les jours heureux sont possibles.