Résumé :
L’USAID, l’Agence américaine pour le développement international a officiellement cessé ses activités mardi 1er juillet 2025. C’est une catastrophe sanitaire annoncée.
Abstract :
USAID, the United States Agency for International Development, officially ceased operations on Tuesday, July 1, 2025. It’s a health disaster foretold.
L’USAID, l’Agence américaine pour le développement international a fermé ses portes
L’USAID, l’Agence américaine pour le développement international a officiellement cessé ses activités mardi 1er juillet 2025, après plus de soixante ans. Trump estime qu’elle ne servait pas les intérêts des États-Unis. Rappelons ici tout de même qu’une partie de la richesse des États-Unis vient du fait que le dollar est la monnaie des échanges internationaux ; les États-Unis ont le monopôle de cet outil qui leur donne un pouvoir extraordinaire mais aussi une responsabilité incontournable. Le PIB mondial est calculé par la Banque mondiale, il représente la création de valeur dans le monde. Lorsqu’il progresse – environ 4% par an –, la création de dollars par les américains progresse en proportion pour faciliter les échanges. Ce sont alors autant de disponibilités pour l’émetteur de ces dollars. On peut dire que le financement de l’USAID par les États-Unis n’est qu’un juste retour des choses et non un acte de solidarité.
La suppression de l’USAID aura des conséquences significatives sur l’aide au développement à travers le monde. C’est certain. La fin de l’USAID signifie la fin de nombreux programmes d’aide dans des domaines variés tels que la santé et l’agriculture. Des organisations internationales et des pays partenaires sont déjà confrontés à des défis importants en raison de l’arrêt de cette aide. Des centaines de programmes ont déjà été suspendus. La fin de l’USAID représente un tournant majeur dans la politique étrangère américaine et aura des répercussions sanitaires et géopolitiques profondes dans le monde entier, en particulier en Afrique. L’Organisation mondiale de la santé elle-même est touchée.
Ces coupes budgétaires américaines à l’USAID pourraient causer plus de 14 millions de morts dans le monde d’ici 2030 dont un tiers d’enfants, selon une projection publiée dans The Lancet. La publication de cette étude dans la prestigieuse revue médicale a coïncidé avec une conférence sur le financement du développement réunissant en Espagne des dirigeants du monde entier, les États-Unis figurant parmi les absents. En examinant les données de 133 pays, l’équipe internationale de chercheurs a estimé rétrospectivement que les programmes financés par l’USAID ont permis d’éviter 91 millions de décès dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2001 et 2021. 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans sont concernés.
La coupe de 83% du financement américain – chiffre annoncé par le gouvernement début 2025 -pourrait entraîner 700 000 décès d’enfants supplémentaires par an.
L’impact le plus fort de l’USAID avait été observé pour des maladies évitables. La mortalité due au VIH/Sida a ainsi été réduite de 74%, celle du paludisme de 53% et celle des maladies tropicales négligées de 51% dans les pays bénéficiaires du niveau d’aide le plus élevé par rapport à ceux avec peu ou pas de financement de l’USAID, selon l’étude du Lancet. D’après leurs calculs, les programmes financés par l’USAID ont permis d’éviter 15 % des décès dans les pays les plus pauvres entre 2001 et 2021, toutes causes confondues. Un outil de suivi modélisé par un chercheur de l’Université de Boston indique que près de 108 000 adultes et plus de 224 000 enfants ont d’ores et déjà été les victimes directes de ces coupes dans l’aide américaine, soit 88 décès par heure en moyenne.
Or l’USAID ne représentait que 0,3% des dépenses fédérales américaines. « Les citoyens américains versent environ 17 cents par jour à l’USAID, soit environ 64 dollars par an. Je pense que la plupart des gens soutiendraient le maintien du financement de l’USAID s’ils savaient combien une si petite contribution peut être efficace pour sauver des millions de vies », a déclaré James Macinko, co-auteur de l’étude et professeur à l’université de Californie (UCLA).
Cette aide ne pourra pas être compensées par les dons incertains qui pourraient venir d’Arabie Saoudite ou de fonds privés. La responsabilité des États-Unis est vraiment engagée par cette politique malthusienne.