Tous les humains ont besoin du vaccin

Télécharger l'article

Le vaccin pour tous les humains: cela n’avance pas.

On avait eu l’incurie et les mensonges sur les masques au début de l’épidémie. On a eu le manque de personnels dans les hôpitaux et de lits de médecine et de réanimation pour accueillir les patients. On a eu l’absence de dépistage faute de tests, l’insuffisance d’analyse génomique des virus faute d’appareils de séquençage. On a eu la pénurie de médicaments pour soulager les personnes en train de mourir étouffées lors de la première vague. On a eu l’interdiction de transporter les pensionnaires des Ehpad dans les hôpitaux lorsqu’ils étaient atteints par la Covid 19 pour ne pas « embouteiller ». On a eu les cafouillages des administrations centrales du ministère de la Santé et des ARS faute de personnels préparés aux situations de crises sanitaires. On a eu les confinements trop tardifs et trop vite annulés. On n’a eu aucune mesure sérieuse d’isolement des personnes contaminées lorsqu’il était encore judicieux de le faire. On a laissé les frontières ouvertes sans contrôle sanitaire lorsqu’il était encore possible de freiner l’épidémie. On a eu des promesses non tenues pour l’ouverture de lits de réanimation. On a eu une prime ridicule pour certains, mais aucune reconnaissance du travail et des compétences. Aucune aide financière sérieuse pour les hôpitaux publics. Une prise en compte de très bas niveaux en matière de maladies professionnelles pour les personnels contaminés. On a eu des promesses de transformer les vaccins en bien commun de l’humanité, mais aucune mesure concrète de levée des brevets ou de réquisition pour produire les vaccins. On a eu des campagnes très ambigües et suspicieuses à la télévision pour encourager à la vaccination qui ont plus freiné qu’encouragé les gens à se faire vacciner. Des débats sans fin pour critiquer de façon superficielle la politique gouvernementale.

Mais jamais n’a été posée la question des responsabilités en particulier celles des décisions politiques antérieures à la crise sanitaire : Qui a fermé les lits hospitaliers ? Qui a supprimé en 2016 l’établissement public de gestion des crises sanitaires au ministère de la Santé ? Qui a détruit et non renouvelé les stocks de masques ? Qui a laissé s’installer une politique de pénurie de médicaments ? Qui n’a pas fait les recrutements nécessaires en personnel hospitalier ? Qui a organisé la pénurie de médecins avec un numerus clausus insensé ? Qui a poussé les hôpitaux publics à s’endetter en les privant des investissements nécessaires ? Qui laisse les fruits de la recherche publique être privatisés ? Qui laisse les grands laboratoires pharmaceutiques spéculer sur le prix des vaccins en régulant la pénurie ?

Et maintenant les vaccins ! On pense que vacciner l’Afrique n’est pas une priorité. Que 28 tonnes de matériel envoyé de France par avion pour 1,3 milliard d’habitants en Inde, c’est efficace. On pense que négocier des contrats secrets avec l’industrie pharmaceutique est légitime et démocratique. Les profits de Big Pharma explosent, ce serait normal. Les milliardaires français ont doublé leur fortune pendant la crise et sont devenus les plus riches d’Europe. Devant les Allemands et les Anglais. Et les chômeurs vont voir leurs droits réduits dès juillet.

Le moment du bilan sanitaire et politique arrive.

Ne perdons pas de vue l’urgence du moment : continuons à nous battre pour que les mesures qui permettront à tous les humains d’être vaccinés soient prises. Continuons avec les Cahiers de santé publique et de protection sociale à soutenir la pétition européenne « pas de profit sur la pandémie » pour obtenir que les vaccins soient réellement reconnus comme bien commun de l’humanité. Signons sur https://noprofitonpandemic.eu/fr/