Les Cahiers de santé publique et de protection sociale vont désormais être publiés sous forme numérique avec un site dédié.
Cette évolution, qui est liée aux difficultés financières créées par la diminution des subventions publiques attribuées à la Fondation Gabriel Péri, peut paradoxalement être à l’origine d’un nouvel élan. Nous remercions la fondation de continuer à nous apporter son soutien dans cette transformation.
L’essentiel pour nous est le partage des idées. Voici donc le N°35 qui vous est proposé. Il se fait dans la suite structurelle et esthétique des numéros imprimés. C’est bien la suite des Cahiers. Notre Comité de rédaction s’est réorganisé et nous espérons un travail plus collectif. Nous pensons pouvoir éditer cinq numéros par an, nous doter d’une Newsletter et à terme d’avoir un compte Facebook et un compte Twitter. Bref, nous nous modernisons en nous adaptant.
Ce sera d’autant plus utile que nous sommes une des seules revues politiques qui porte un regard critique sur la situation actuelle de la santé et de la protection sociale. La crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui n’est pas le simple fait d’un virus agressif surgi de nulle part. C’est la rupture prévue et annoncée d’équilibres économiques et sociaux instables. Depuis plus de deux ans toute la presse annonçait une crise économique sévère à venir. Celle-ci est liée à la financiarisation de l’économie, à la révolution numérique et à l’explosion des inégalités sociales. L’hyperconcentration du capital, l’impasse des politiques d’austérité et la crise climatique ont fait le reste. La crise de l’hôpital et des systèmes de santé que nous connaissons cette année en France existait déjà avant la Covid 19. Celle-ci n’a été que l’élément déclencheur du cataclysme. Pas la cause. La véritable cause, c’est un système économique libéral à bout de souffle, incapable de répondre aux besoins humains. L’État, les services publics, la protection sociale, la solidarité, les politiques planifiées de développement, la protection des biens communs ont été démantelés ou privatisés. Et aujourd’hui encore les gouvernements essaient de poursuivre dans cette impasse.
Le débat d’idées, condition de la transformation sociale et politique est une nécessité. C’est bien dans ce cadre que se situent nos Cahiers.