Surfacturation des tests de dépistage Covid 19 au Cameroun
Le Cameroun comme bien d’autres pays est soupçonné de surfacturation concernant la pandémie de Covid 19. La cupidité n’est pas intimidée par le virus et les études à venir risquent de le démontrer. C’est ce qu’a publié Aboudi Ottou dans la revue « Investir au Cameroun » que nous citons ici. En 2020, le Cameroun a acquis un million 556 000 tests de dépistage du Covid-19 pour un coût de 25,806 milliards de FCFA. Mais, selon le rapport de la Chambre des comptes (CDC), ce matériel a été surfacturé de plus de 14,582 milliards de FCFA au bas mot. Au centre de la manœuvre : une entreprise présentée à l’opinion, le 4 juin 2020, en présence du ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, comme « la filiale de la firme sud-coréenne Mediline Medical Korea ». Elle a livré au ministère de la Santé publique 1,4 million de tests (90%) contre 156 mille (10%) pour Medical Plus et Sat Pharma, deux entreprises locales. Sauf que, les deux derniers prestataires livraient le test à 8371,9 FCFA (soit 1,306 milliard pour toute la commande) alors que la société choisie facturait le test à 17 500 FCFA (soit 24,5 milliards pour toute la commande).
Les tests livrés par la filiale de la firme sud-coréenne sont de marque Standard Q Covid-19 Ag Test SD-Biosensor. Et selon la CDC, il coûtait 7084 FCFA. « La différence de 10 415 FCFA entre le prix pratiqué par Mediline Medical Cameroon SA et celui fixé par le fabricant SD-Biosensor a entrainé pour le trésor public un coût de 14 581 884 800 FCFA. Autrement dit, l’État du Cameroun aurait pu réaliser une économie de 14 581 884 800 FCFA sur l’ensemble des marchés passés en 2020 avec Mediline Medical Cameroon SA, si la commande avait été directement adressée au fabriquant », soutient la Chambre des comptes.
En plus, « au quatrième trimestre 2020, le Minsanté a continué d’acheter des tests de marque Standard Q Covid-19 Ag Test SD-Biosensor auprès de Mediline Medical Cameroon SA au prix unitaire de 17 500 FCFA, alors qu’il est établi qu’à cette période, le Minsanté aurait pu également les acquérir par le biais du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme au prix unitaire de 4,97 USD, soit 2932,3 FCFA », ajoute la CDC, rendant encore plus suspect l’intérêt du département ministériel à transiger avec cette entreprise encore inconnue des Camerounais il y a peu.
Par ailleurs, selon la juridiction des comptes, sur les 1,4 million de tests achetés, 610 mille « manquent à l’inventaire, aucune information sur leur destination finale n’ayant été produite à la juridiction financière », lit-on dans la synthèse du rapport d’audit. Soupçon des marchés fictifs ?
Pour faire passer son dossier, Mediline Medical Cameroon, poussé par l’un de ses actionnaires, Moda Holding Hong Kong du milliardaire camerounais Mohamadou Dabo, par ailleurs consul général de la Corée du sud au Cameroun, a bénéficié de soutiens au sommet du gouvernement. C’est le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui a autorisé, le 11 juin 2020, le Ministère de la santé à négocier avec cette entreprise pour l’acquisition de 3 millions de kits de tests. Mais pourquoi ces membres du gouvernement ont-ils agi de la sorte ? La juridiction financière dit être incapable de répondre : « les conditions dans lesquelles les marchés spéciaux ont été passés, sont restés inconnus de la Chambre des comptes, ce qui traduit une certaine opacité », justifie-t-elle. Néanmoins, la CDC ne cache pas ses soupçons.
La France n’est pas épargnée : un ancien ministre et ancien député aurait touché 7,5% sur une commande soit un peu plus de 100000 € lors de la pénurie de masques en début d’épidémie pour avoir mis en relation un importateur et des collectivités locales…
Alzheimer : malgré la controverse scientifique, les États-Unis autorisent l’aducanumab
L’AFP a signalé que Agence américaine des médicaments (FDA) a annoncé ce 7 juin autoriser un nouveau médicament contre la maladie d’Alzheimer, l’anticorps monoclonal aducanumab (Aduhelm, laboratoire Biogen) pour la première fois depuis 2003. Ce médicament est dirigé contre les plaques bêta-amyloïdes cérébrales impliquées dans la physiopathologie de cette maladie neurodégénérative. Cette molécule pourrait apporter les plus grands bénéfices à une phase précoce.
Beaucoup de questions sur son utilité restent en suspens. En novembre, un comité d’experts s’était prononcé contre une autorisation de ce traitement faute de preuve d’efficacité. Compte tenu de l’absence de traitement, la FDA retient le critère intermédiaire de la réduction des plaques amyloïdes, estimant raisonnable d’espérer « d’importants bénéfices pour les patients » au vu des résultats à l’imagerie. La FDA a par ailleurs utilisé une procédure accélérée qui ne donne au produit qu’une autorisation conditionnelle.
Près de 6 millions d’Américains vivent avec Alzheimer, qui constitue la sixième cause de décès aux États-Unis. Le besoin de traitement est urgent. Comme l’a expliqué Peter Stein, responsable au sein de l’Agence, lors d’un point presse : « Nous avons clairement entendu de la part des patients qu’ils sont prêts à accepter une certaine incertitude pour avoir accès à un médicament qui pourrait produire des effets significatifs ». Les raisons sont aussi économiques… L’action de Biogen a bondi en bourse lundi, montant de +38,34 % après la clôture de Wall Street. Le coût du produit reviendra à environ 56 000 dollars par an.
Déficit de la Sécurité
Après le déficit historique de 38,7 milliards d’euros en 2020, le déficit prévisionnel de 2021 serait de 38,4 milliards selon le rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale publié fin juin. Le gouvernement espère que le rebond économique attendu après la crise sanitaire améliore la situation. Gageons qu’il n’en sera rien du fait de la 3ème vague puis de la 4ème vague… Les dépense liées à la Covid 19 étaient de 13,4 milliards en 2020 et presque autant en 2021 auxquelles il faut ajouter 4,6 milliards pour la vaccination et 4,9 milliards pour les dépistages. Côté recettes, comme toujours ce sont les exonérations patronales qui pèsent le plus…
Korian se porte bien
Korian, le plus gros gestionnaire d’Ehpad privés en France voit la crise d’un bon œil. Une hausse ‘au moins 9% des facturations est prévu pour 2021. La marge opérationnelle pour 2021 serait de 15,5 % contre 13,6 % en 2020. C’est ce qu’a annoncé la directrice générale dans la revue Investir le 24 avril. Les 35 000 résidents dont les familles multiplient les plaintes devant l’insuffisance des soins et moyens qui leur sont attribués seront ravis de l’apprendre comme l’a signalé le Canard enchaîné du 5 mai.